Wa Shan (la montagne de tuiles) construite par l’architecte chinois Wang Shu entre 2011 et 2013.
Tapie au pied de la colline de l’éléphant dans la province chinoise du Zhejiang, un drôle d’animal rampe en signant le long d’une rivière et disparaissant par endroits derrière une végétation sauvage, construite en terre cette structure qui se déploie sur près de 130 mètres est une maison d’hôtes un peu particulière son emprise au sol et de plus de 5 000 m², mais il n’y a que 20 chambres.
Nous sommes sur le campus de la plus prestigieuse école des beaux-arts du pays, à 200 km au sud de Shanghai près de la ville côtière de Hangzhou capitale culturelle plurimillénaire de la Chine Hangzhou est une ville de 8 millions d’habitants qui connaît un développement fulgurant en moins de trente ans 90% de son habitat traditionnel a été rasée à grands coups de bulldozer, massive et radicale la transformation de son paysage urbain est à l’image des bouleversements qui secoue violemment le pays depuis que la république populaire de Chine s’est largement ouverte à l’économie capitaliste.
Cerné par des tours qui sortent de terre chaque jour un peu plus vite et un peu plus haut, cette maison d’hôtes construite à l’horizontale est une oasis au milieu de ce maelström urbain elle est l’oeuvre d’un architecte chinois né en 1963 Wang Shu qui a longtemps refusé de construire se sentant impuissants face aux ravages de cette urbanisation galopante en marge de la profession il travaille avec sa femme Lu Wenyu au sein de l’ agence amateurs studio, sa pratique expérimentale et ses réalisations qui conjugue modernité et tradition constructive lui ont valu le pritzker prize en 2012.
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